Temps critiques #6

La fabrication sociale de la subjectivité féminine

, par Ilse Bindseil

Traduit par : Diane Meur

Ce texte n'est présenté que par extraits. L'intégralité de l'article est disponible à la revue, sur simple demande.

La version allemande de ce texte est disponible sur le site de l'auteur sous le titre "Zur gesellschaftlichen Fabrikation weiblicher Subjektivität"

 

Jetons un regard en arrière. La subjectivité qui devient dominante et s'apprête à façonner l'objectivité, à faire l'histoire, n'est pas une nouveauté de cette fin du xxe siècle ni l'apanage exclusif des femmes. Bien au contraire, la subjectivité n'a jamais été affirmée avec plus de vigueur qu'au début de l'époque bourgeoise, où la fabrication de l'objectivité, c'est-à-dire d'une objectivité seconde, non naturelle, celle des marchandises, est définitivement passée sous la régie des hommes. Dorénavant, la productivité s'apparente au développement illimité d'une subjectivité qu'aucune contrainte naturelle ne saurait plus entraver, et la subjectivité s'apparente à la joie exubérante de produire. Croyant parler de la création artistique mais définissant la fabrication des marchandises, Schiller dit en 1795 :

« L'apparence des choses est l'œuvre des hommes, et une âme qui se délecte à l'apparence prend plaisir non plus à ce qu'elle reçoit, mais à ce qu'elle fait »1

Faire — non pas « recevoir » ou « refléter », ou même « communiquer » ou « ressentir » comme nous le croirions volontiers aujourd'hui : voilà à quoi s'apparente au début de l'époque bourgeoise la subjectivité. La nécessité du « faire » s'impose alors de façon si immédiate, si impérative — la fabrication et le développement d'une objectivité en forme de marchandises requiert si impérativement une subjectivité productive —, que la question de savoir si cette objectivité est acceptable et si la subjectivité investie dans cette fabrication est « authentique » ne se pose même pas. […] Dès que la bourgeoisie rencontre, dans le prolétariat, un nouveau sujet de classe revendiquant un avenir encore pensé comme bourgeois par les Lumières ; dès qu'elle rencontre, dans le capital, un génie autonomisé et doté d'une capacité conceptuelle, d'une irrationalité propre, voire d'une « subjectivité » propre, c'en est fini avec l'autonomie et l'originalité des projets bourgeois. Même si, à l'époque de la production marchande, « originalité » et « authenticité » gagnent en importance et prennent un caractère fétiche — d'abord comme protestation aristocratique contre la fabrication des marchandises, plus tard comme caractéristique des produits de marque — c'en est fait, au même moment, de cette originalité de la bourgeoisie en tant que sujet de l'histoire. C'en est fait, plus particulièrement, de la subjectivité telle que la définit la philosophie de l'histoire, subjectivité qui n'est rien d'autre qu'un synonyme pour bourgeoisie et qui prétend se soustraire à l'empire du capital abstrait et de la plèbe prolétarienne comme à celui de l'industrie et du commerce.

Je n'entends pas cependant situer la subjectivité emphatique qu'on voit aujourd'hui dans la droite ligne de ce qui a marqué le tournant du siècle […]. Je suis au contraire convaincue que notre subjectivité emphatique est bien plus un mode de vie qu'un mouvement, qu'elle doit plus au xviiie qu'au xixe siècle. Il est néanmoins indéniable que, dans son projet de se réaliser dans la vie et d'expérimenter une utopie personnelle, elle se comprend elle-même comme un mouvement ou croit en être un. Quant à cette idée ou cette fausse idée qu'elle a d'elle-même, il importe de montrer que la subjectivité comme mouvement ne naît pas de rien, qu'elle a ses contraintes et ses traditions avec leurs conséquences fatales, qu'on peut peut-être refouler, mais non annuler rétroactivement ni évacuer tout bonnement par un simple effort de la volonté ou par une profession de foi. Cela dit, je pense que nous n'avons pas affaire à un mouvement mais à une reprise du bouleversement objectif qui caractérise le xviiie siècle […].

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2 — Il ne m'est pas facile de donner une description adéquate de ces conditions révolutionnées ; car d'une part, elles résultent d'une transformation du rapport entre la sphère de la production et celle de la circulation et, d'autre part, d'une révolution à l'intérieur de la sphère de la production elle-même. Cette révolution, qui s'accomplit sous le nom de révolution technologique ou de révolution douce, présente essentiellement deux visages. D'un côté, la sphère de la production ayant assez longtemps produit des objets, l'industrie des médias électroniques en vient maintenant à produire des sujets, c'est-à-dire à fabriquer des objets qui, en agissant immédiatement et globalement sur la perception de soi et en provoquant des sentiments, concourent à la constitution du sujet. D'un autre côté, l'homme producteur, du fait de ces mêmes acquis technologiques, se voit de plus en plus écarté d'une sphère de production hautement rationalisée qui, au point de vue du capital mais aussi de la technique, a atteint un certain degré d'autonomie. Ainsi naît un sujet doublement non-producteur, puisqu'à la fois il est exclu du processus de production, et est lui-même produit. Il va de soi que ce sujet non productif, mais lui-même produit, n'a plus rien de commun avec le sujet créateur schillérien du capitalisme initial, si ce n'est qu'on peut toujours l'intégrer au même schéma économique, dans lequel il a cependant changé de place, se trouvant désormais du côté de l'objet, de la chose fabriquée. C'est ce sujet qui, nouveau produit différencié en catégories multiples, envahit maintenant un marché saturé, tout en contribuant de manière décisive à stabiliser l'évolution de celui-ci marquée par des crises cycliques, car aux objets fabriqués il donne désormais des acheteurs tout aussi fabriqués, qui auront besoin des marchandises moins pour se maintenir en vie et se reproduire — ce qui relève de besoins finis et vite saturés — que pour se fabriquer eux-mêmes et se mettre en scène, activité qui, par définition, est infinie. De plus, comme le nouveau sujet ne place plus l'horizon transcendantal de son existence dans la sphère de la production mais dans celle de la circulation, celle-ci gagne en autonomie et en indépendance par rapport à la sphère de la production. Alors que cette dernière devient de plus en plus insaisissable et anonyme, celle de la circulation parvient progressivement à une individualité propre. S'il n'y a plus de sujet précis derrière les marchandises, il s'en trouve bien un devant elles ; et ces marchandises s'offrent maintenant à la contemplation du sujet, étalage qui, dans sa forme la plus avancée, comme la publicité des cigarettes, ne laisse plus rien voir de la contrainte économique, mais ne révèle plus que l'intention d'établir un rapport social entre les individus2. […]

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3 — Il existe traditionnellement un rapport étroit entre la femme et la sphère de la circulation. « Femme fatale », femme de rêve, étant elle-même dans une large mesure marchandise et objet, elle participe du reniement et du refoulement de la sphère de la production. Femme au foyer, responsable de la cohésion familiale, du bien-être physique et psychique des siens, elle représente une instance qui s'oppose à la division radicale du travail pratiquée dans la sphère de la production. Faire oublier au mari et aux enfants les soucis du travail et de l'école, telle est sa mission. Ouvrière non qualifiée travaillant au bas de l'échelle salariale, c'est elle qui fait d'abord les frais des vicissitudes du marché. En période de chômage comme aujourd'hui, elle est la première à perdre de vue — de facto cette fois — la sphère de la production. Employée, coiffeuse ou fonctionnaire, elle profite directement de l'augmentation des besoins de consommation — des siens aussi d'ailleurs — et dans chaque opération administrative ou commerciale, elle constitue un élément difficile à définir de la prestation de service et de la marchandise vendue. Si traditionnellement l'ouvrier, en tant que salarié et producteur, était la figure centrale de l'économie nationale, il s'y ajoute au xxe siècle, et de plus en plus aujourd'hui, celle de l'employée, à la fois gestionnaire et consommatrice, voire — dans une schizophrénie qui est en même temps la normalité — à la fois support publicitaire et objet de ses propres rêves de consommatrice accrochée à la publicité.

Dans l'économie classique, des sujets produisaient des marchandises, des objets destinés à être réalisés sur le marché, c'est-à-dire transformés en argent. Si le statut politique et social de ces producteurs était l'enjeu d'une lutte permanente, les personnes intermédiaires dont le rôle était de réaliser les marchandises sur le marché, n'avaient aucun statut bien défini. Même pour la « critique de la civilisation » des années 20 qui prenait pour objet d'étude la masse des employés, ils n'étaient que des non-personnes. […] Si ces non-personnes employées à la distribution des marchandises et à la gestion des hommes ont pris récemment un visage de plus en plus humain, de plus en plus personnel, cela tient moins à l'affinement des méthodes de recherche appliquées par une sociologie soucieuse d'empathie et d'identification, moins encore à l'utilisation massive des femmes dans ces secteurs, qu'au fait que la sphère de la circulation s'est elle-même donnée un visage personnel, qui rayonne maintenant sur toutes les personnes qu'elle emploie. […] Cela signifie : d'une part les sujets acheteurs doivent être formés de façon totalitaire, c'est-à-dire que non seulement ils veulent — et doivent vouloir — ce que le marché leur offre, mais doivent en outre vouloir le marché comme seule forme où leur identité, telle une marchandise, puisse se socialiser ; d'autre part les marchandises elles-mêmes doivent être égalitaires, c'est-à-dire qu'elles ne doivent pas seulement être accessibles ou du moins désirables pour tous, mais en même temps définir l'accessible et le désirable mêmes. L'égalisation des sujets-acheteurs tend progressivement à transformer le marché en un système de communication universel et véritablement totalitaire où l'essentiel n'est pas simplement de « remplir la caisse ». L'égalisation des marchandises d'autre part équivaut à une suppression des contradictions de classes au niveau de la consommation, car ces marchandises, dans la mesure où elles ne constituent plus seulement une richesse matérielle qu'on amasse — vison, rivière de diamants, etc. — mais concourent directement, sous la forme de « tomates pour les oreilles », de calculatrices, de cigarettes de luxe, de bijouterie de fantaisie et mille babioles en plastique, à la formation du sujet, ont amené un état de fait dont les éducateurs politiques du genre humain ne pouvaient que rêver : elles sont devenues égalitaires et cela en un sens quasi anthropologique. Si, dans les siècles précédents, on se consolait de l'inégalité matérielle entre les hommes en évoquant la réalité anthropologique ou biologique — « même le riche doit mourir », — les générations actuelles s'en consolent en évoquant l'égalité des plaisirs : même un « riche » — et même une femme riche, belle et particulièrement performante — n'ont au fond rien de mieux à faire, pour se donner un peu de bon temps, que de s'installer, les pieds sur la table, un verre de liquide coloré dans une main, une cigarette de luxe bien smarte dans l'autre, et de se passer, en toute tranquillité, une bonne vidéo.

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4 — Et la féminité ? Elle me semble être la représentation de la marchandise, le vecteur décisif, le sous-marin, le cheval de Troie, l'instance médiatrice décisive entre le genre humain et la marchandise, la chose hybride où se mêlent objet fabriquée et nature humaine, une instance qui commence vraiment à jeter le doute : est-ce bien encore un être humain, normalisé certes et stéréotypé dans toutes les règles de l'art, ou est-ce déjà une marchandise douée de vie et d'émotions ? Si la féminité a fait parler d'elle et s'est placée sur le marché dans un esprit de révolte, il n'en reste pas moins que c'est par le canal de cette même féminité, en revêtant ses bonnes intentions et en profitant de sa bonne réputation, que la conscience marchande s'est infiltrée dans la conscience humaine, et cette fois il ne s'agit pas seulement d'un renversement de toutes nos valeurs usuelles mais d'une usurpation de notre conscience même. Dès lors, celle-ci n'est pas simplement pervertie ou corrompue par l'idée fausse de la vénalité de l'amour et du bonheur — s'il m'offre un diadème, une R5 ou un vélo de course, je serai heureuse —, mais elle n'existe pas si elle n'est pas produite et entretenue par des éléments synthétiques, des éléments-marchandises : s'il ne me fait pas un cadeau de temps en temps, un diadème, une R5, un vélo de course, je me sens si vide, je ne me sens plus du tout ; si nous ne discutons pas de temps en temps de notre relation, je ne sens pas que nous sommes encore ensemble, tout devient si irréel ; si je ne peux pas au moins rester seule de temps en temps, je ne sais même plus vraiment si j'existe. Si je ne me fais pas — moi, ou ce que j'estime être moi — régulièrement caresser, c'est-à-dire peloter, si quelqu'un ne m'adresse pas régulièrement la parole — ne serait-ce que le présentateur de la télé qui me souhaite bonne nuit — ; si quelqu'un ne m'interprétait pas régulièrement — mon groupe, mon thérapeute, ma meilleure amie, mon amant et à défaut, c'est-à-dire en règle générale, moi-même, si je ne me trouvais pas régulièrement confrontée avec moi-même, s'il n'y avait personne pour retracer mes contours, pour m'interpréter, pour me produire et reproduire, en vérité, je n'existerais pas. J'existerais encore moins que le pantalon vert, jaune ou bleu lorsque, une fois sorti de l'étalage kaléidoscopique de pantalons unis, il n'est plus, sur le comptoir, que ce qu'il est : un simple pantalon vert, jaune ou bleu. Je ne serais absolument rien, qu'une monade apeurée, une laissée-pour-compte isolée, remisée loin du kaléidoscope chatoyant des marchandises, un objet désormais négligé par la publicité, un être apathique et comme mort qui, ne représentant plus aucun mode de vie, ne participe plus d'aucun mode de vie, qui est mort, fini, éteint.

Nous avons donc affaire, insistons-y, à une conquête de la position de sujet, c'est-à-dire de notre position, par la marchandise. La féminité lui sert de couverture. Dans les mots sans aucun doute, elle tient une position de sujet, mais dans les faits, dans l'histoire, elle en est à cent lieues, à cent lieues d'avoir l'existence réelle, active, mais aussi périssable, d'un sujet. La féminité en tant que subjectivité féminine représente un vide qui est prétendument comblé par une quelconque féminité originale, sortie d'on ne sait où, mais que comble en réalité la marchandise elle-même, une marchandise passive, capable de réactions et de séduction, animée du désir et du besoin d'être manipulée. Évidemment — et je dirais presque : hélas ! — cette marchandise n'est pas un véritable objet ; elle n'est rien d'autre que nous-mêmes, dans la mesure où nous n'atteignons plus de « véritable » identité que par l'intermédiaire des marchandises. Les ressources que nous ont léguées des siècles d'exclusion et de non-existence historique — les ressources de la négativité et, avant tout, du refus — se trouvent impitoyablement anéanties du fait que la marchandise s'en mêle. Là où aurait pu se développer une dialectique ne s'est mis en place qu'un mécanisme de bascule. Nous prenons pour une négation déterminée ce qui en réalité n'est que la conséquence de l'indispensable diversité des marchandises. […]

Mais nous avons si bien lié notre identité à la perspective dominante — que ce soit celle du consumérisme alternatif ou du réformisme traditionnel — que nous croyons aller à notre perte si nous la critiquons.

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5 — En fait, je ne soutiendrais pas une critique aussi radicale, mettant en cause l'image que nous avons de nous-mêmes et notre sécurité émotionnelle, si je n'avais pas une confiance absolue dans cette objectivité qui semble avoir perdu tout crédit au cours des deux derniers siècles. Cette confiance n'est pas arbitraire. Elle se fonde sur le fait que, paradoxalement, même cette objectivité manquée et hostile qui nous impose ses prétentions usurpatrices est notre propre oeuvre, qu'elle est un moment de notre procès générique, mais que nous possédons aussi, dans notre comportement biologique d'êtres génériques, une objectivité inaliénable qui résiste obstinément aux efforts manipulateurs de cette première objectivité. Je me fie donc moins à la subjectivité qu'à l'objectivité du sujet. Si cette objectivité n'existait pas, il serait impossible de se figurer — ce dont la théorie du narcissisme doute fort, en effet — que nos enfants grandissent malgré tous nos efforts anarchiques pour les maintenir sous notre coupe, que, d'une manière dialectique et absolument imprévisible qui annonce la médiation vraie, ils « nous apprennent à vivre », et on ne pourrait se figurer que nos élèves et nos étudiants, nos patients et nos clients, qui doivent contracter des liens avec nous, puissent aussi s'en défaire par la suite, que tous ces rapports passionnels, symbiotiques et narcissiques laissent malgré tout du jeu à l'objectivité. […] Abandonner à la publicité, sans résistance, les larmes, le bonheur maternel, les beaux « jours pénibles », le sentiment d'être jeune, la passion de l'aventure, le sentiment de révolte et le premier amour, tel est mon conseil. Que notre subjectivité à nous — l'« originale », l'« authentique » — se cherche un autre terrain. En matière d'émotion et d'exaltation joyeuse du moi, les médias l'ont définitivement emporté.

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6 — Je résume. Je pense que le domaine qu'on désigne communément aujourd'hui par le terme emphatique de subjectivité féminine a largement succombé à l'emprise hétéronome de la sphère marchande, publicitaire et communicationnelle. La part de ce domaine qui y échappe, je la définis comme une objectivité, quand ce ne serait qu'une objectivité résiduelle. Elle est notre base naturelle, elle demeure, quoiqu'un peu amochée, l'objectivité que nous tenons de notre genre. Si je devais définir la subjectivité, je ne saurais le faire que de façon historique : elle s'est d'abord intimement confondue avec la productivité, définissant ainsi, dans l'idéologie du xviiie siècle, l'individu créateur, a ensuite pris, au xixe siècle, la forme d'une protestation réactionnaire contre l'aliénation objective de la productivité bourgeoise, avant de se confondre intimement avec le monde des marchandises, définissant par exemple, dans l'idéologie du xxe siècle, l'individu narcissique. Une identification aveugle à l'une de ces positions idéologiques traditionnelles ne nous permettra guère de donner substance à notre autonomie. Seule une position de refus pratique et de critique peut nous être utile. Encore une fois, je ne placerais pas tant d'espoir dans cette critique si je n'espérais pas qu'elle soit non seulement destructrice mais aussi libératrice, qu'à l'ombre ou à l'abri de cette critique puisse se développer un peu de ce qui se trouve étouffé par des définitions marchandes : grandir, avoir des enfants, exercer une activité, même rémunérée, vivre. Il semble que la perspective critique doive actuellement remplacer la perspective historique, que la "vie simple" doive remplacer la grande aventure historique. Si l'on songe à l'effort démentiel nécessaire pour résister à l'idéologisation de la vie quotidienne — si l'on songe à ce qu'il en coûte tout particulièrement aux femmes —, cet effort ne nous semblera pas moindre, ni moins important, que celui qu'il faut déployer pour sortir vainqueur d'une aventure historique.

Notes

1 – Friedrich Schiller, Lettres sur l'éducation esthétique de l'homme, Paris, Aubier, 1992, p. 339.

2 – Cf. Ulrich Enderwitz, Totale Reklame. Von der Marktgesellschaft zur Kommunikationsgemeinschaft, Reiner Matzker Verlag DIA, Berlin 1986.