E come li stornei ne portan l'ali nel freddo tempo, a schiera larga e piena, cosí quel fiato li spiriti mali di qua, di là, di giú, di sú li mena Dante, Inferno Hier, encore, les étourneaux s'arrêtaient à Montpellier. Étaient-ce les rares vestiges de ce qui avait été une ville — des toits aux tuiles accueillantes, un Jardin des plantes, des allées de platanes et même quelques arpents de vignes — qui, l'automne venue, leur permettaient de surmonter l'hostilité (…)
Numéro 12 — (Hiver 2001)
Les luttes
Politique en vérité
État et médiation
L’école
Table des matières
I - Les luttes
Si nous insistons, dans cette dernière livraison, sur des luttes (agriculteurs, ouvriers, enseignants) qui n'entretiennent a priori pas grand rapport entre elles, ce n'est pas dans le but d'agréger des luttes particulières et atteindre ainsi un niveau global assimilé au niveau politique. Si ces luttes ont bien un rapport, il est très indirect. Il réside dans le fait qu'elles signalent toutes la crise d'un monde qui s'est à un tel degré fabriqué une « seconde nature », (…)
Dans l'ordre féodal, les insurrections paysannes étaient à la fois fréquentes et désarmées. Fréquentes, car créateurs de richesse et ne possédant rien mais subissant les dures conditions de la domination de l'époque, les paysans se révoltaient contre elles ; désarmées puisque la société rurale dans laquelle elles se manifestaient ne reposait pas sur la production agricole mais sur la propriété du sol et sur les institutions théocratiques qui la légitimaient par le rang et par le (…)
Les restructurations dans les grandes entreprises à la fin des années 70 et pendant les années 80 n'ont pas produit des luttes d'une très grande ampleur, surtout si on les compare à celles des années 60 et du début des années 70. Seules les luttes des mineurs anglais, des sidérurgistes lorrains et des dockers de Barcelone ont atteint une réelle intensité. Si le mode de régulation fordiste s'est vu contester dans sa capacité à conduire vers une nouvelle phase de prospérité, il (…)
II - Politique en vérité
Une politique de non-domination, comme je l'ai soutenu à plusieurs reprises, est liée, de façon indissociable, au courage, à la lucidité et s'accompagne d'un processus subjectif singulier antagonique à l'État garant de l'état des choses. Cette politique de non-domination a impliqué une analyse politique de l'individu que j'ai donc faite du point de vue de la domination et en vue de la résistance, de la subversion, de la révolution. J'ai montré qu'il (…)
Je vais tenter de reprendre sous un angle inédit, dans ce bref texte, un thème qui parcourt mon essai Le corps de l'ennemi : hyperviolence et démocratie (La Fabrique, 1998) : celui de l'exception et la règle. Je ne change pas de problématique, mais je me déplace légèrement par rapport aux énoncés du livre, tout en tentant d'en expliciter la perspective. L'exception et la règle Ce que je veux en dire concerne la politique, au premier chef. Cela peut se formuler aussi dans (…)
III - État et médiation
Une médiation est venue pour l'impossible devenant possible, une médiation. Henri Michaux, Jours de silence Dans la société capitalisée d'aujourd'hui, l'activité critique — et donc l'intervention politique — peut-elle encore viser l'institution ? Maintenir qu'une révolution est toujours possible cela implique-t-il encore le passage nécessaire par une « institution imaginaire de la société1 », c'est-à-dire une invention collective de formes ? Car dès (…)
I. Présupposé, méthodes 1- autonomie, autotélie1, autoorganisation, autoformation, autoévaluation, comme les nombreuses activités qui relèvent de l'autoréférence, sont à analyser comme les résultats, les aboutissements d'un procès d'autonomisation. 2- Connaître ces pratiques autonomistes d'aujourd'hui nécessite une critique de leur autonomisation, c'est-à-dire une tentative pour comprendre leur histoire et en saisir le devenu. 3- Les pratiques (…)
IV - L’École
Les luttes actuelles dans l’école et autour de l’école sont le produit d’une double crise. Une crise de la socialisation des enfants par l’école, qui achève de dissoudre l’éducation et ses sujets dans un processus général de formation qui doit courir tout au long de la vie. Cette crise ne peut que précipiter la crise de l’institution scolaire elle-même dont la finalité spécifique devient aussi peu claire que ce qu’il s’agit d’y enseigner1. En tant que crise de l’Institution elle oblige (…)
Luttes et subjectivités Mick Miel D'accord sur votre analyse globale, la double crise dans l'école, le passage d'un État-Nation à un État-Réseau ; sur la fragmentation de l'État et les tensions des « grandes institutions », sur les brouillages des formes de transmission du « savoir » et sur les « nouvelles missions de l'école ». On ne sait trop sur l'absence de vision d'ensemble (le plan du capital ?). Sur la typologie des représentations de l'école, ça (…)