I – Qu'en est-il de l'intervention politique L'intervention politique : une réponse à l'autonomisation du pouvoir Avec l'émergence de l'État comme unité supérieure à la société, autorité, pouvoir et puissance se concentrent dans une sphère particulière d'activités : la sphère de la politique. Dès son émergence en Orient, comme en Occident, cette sphère ne cessera de s'autonomiser de la vie des groupes humains non encore étatisés pour exercer sur eux sa (…)
Numéro 13 — (Hiver 2003)
I.- Une révolution à titre humain ?
II- L’État de la société capitalisée
III- 11 septembre, 21 avril… Quelle histoire !
Table des matières
Ma première interrogation sera : pourquoi un nouveau bilan ? De façon générale, si on fait l'analyse de la pratique des bilans, on peut en distinguer deux sortes : ceux qui scandent une activité, une recherche-, ceux qui les ferment, au bénéfice d'une institutionnalisation ou d'une manœuvre visant à légitimer des revirements inattendus… ce d'autant plus qu'ils prennent la forme d'un récit où certains protagonistes “historiques” sont effacés ou occupent (…)
I.- Une révolution à titre humain ?
Ce thème a fait l'objet d'un premier développement dans le no 12 de Temps Critiques. D'abord parce que des actions comme celles des ouvriers de l'entreprise Cellatex et la résurgence de ce que certains se sont risqués à appeler « néo-luddisme », nous ont poussé à intervenir ; ensuite parce que cette question se pose pour quiconque a enregistré ce qu'il faut bien appeler une rupture dans l'histoire des mouvements révolutionnaires et une crise de la théorie du (…)
C'était d'autant plus plaisant de lire vos textes qui, ici et là, font référence à cette « pensée ». En fait, c'est la première fois que je crois avoir compris à peu près ce que tu écris, et je tiens à souligner qu'au-delà de toutes les divergences que nous pouvons avoir, il y a, me semble-t-il, un point important — le point essentiel — que nous partageons et qui, malgré une banalité qui frôle la tautologie, ne semble pas aller de soi en ce milieu que je ne sais plus (…)
Introduction liminaire1 Les auteurs partent d'une description de la notion de « souveraineté nationale », dont l'image la plus claire a été donnée par la forme de l'État-nation, pour en signaler la crise définitive. Crise qui n'est pas la fin de toute souveraineté, mais l'origine d'une nouvelle forme composée d'une série d'organismes nationaux et supranationaux unis sous une logique unique de gouvernement. Mais « l'Empire » n'est pas (…)
Vendredi 23 novembre 1979 Les négociations engagées depuis la première semaine de novembre, portaient en elles-mêmes des signes qui ne trompaient pas. Nous en étions à plus de sept semaines de conflit. Entre la hargne des uns et la rancune des autres, entre la rage des uns et l'aplomb des autres, entre la volonté des uns et l'inertie des autres, entre la lassitude des uns et le poids des autres. Alors ? Puisque aujourd'hui il est dit quelque part que la démocratie et la (…)
II- L’État de la société capitalisée
La crise de la forme État-nation La médiation politique qu'a réalisé l'État-nation, depuis son accomplissement dans la révolution française, a consisté à exprimer les rapports sociaux sous la forme de rapports de classes, tout en rendant compatibles accumulation du capital et organisation sociale dans un cadre politique national correspondant grosso modo à son marché économique. Pour cela il s'agissait de dépasser le caractère borné d'un État expression de la domination (…)
Cette note est constituée d'une série de remarques à propos du texte de Temps Critiques « L'État-réseau et l'individu démocratique ». Ces remarques ne sont pas nécessairement articulées entre elles de manière très rigoureuse, sont largement insuffisantes et ne constituent certainement pas un avis définitif. En particulier, elles ne répondent pas aux précisions apportées par d'autres textes, dont « Ce qui est frappant… », qui constitue une fine analyse de l'ensemble des (…)
La forme réseau qui apparaît par exemple dans une régionalisation accrue (les plans États-Régions et un rôle plus important dévolu aux collectivité locales), dans la mise en place de projets pour les quartiers (DSQ, pour les quartiers « défavorisés », mais aussi mise en place récente et pour tous de « conseils de quartier »), de projets associatifs menés en liaison avec les pouvoirs publics, ne signalent pas une moindre intervention de l'État, mais une restructuration-redéploiement de (…)
Les remarques et critiques émises par Jacques Wajnsztejn dans État-réseau, réseaux d'État et « gouvernance mondiale » permettent d'identifier clairement nos convergences et divergences actuelles sur la question de l'État. Pour partie, elles sont liées à une méconnaissance des travaux antérieurs de Temps critiques de ma part, et à une formulation insuffisante de la théorie de l'État-capitaliste, développée dans différents textes du Cercle social, mais d'une manière qui (…)
La dette publique, en d'autres termes l'aliénation de l'État, qu'il soit despotique, constitutionnel ou républicain, marque de son empreinte l'ère capitaliste. La seule partie de la soi-disant richesse nationale qui entre réellement dans la possession collective des peuples modernes, c'est leur dette publique. Il n'y a donc pas à s'étonner de la doctrine moderne que plus un peuple s'endette, plus il s'enrichit. Le crédit public, voilà le credo du (…)
1 – J'avoue ne pas comprendre toute la logique de ce dernier texte de N. Il apparaît comme une justification historique de certains points théoriques avancés par les textes précédents, mais en dehors de la problématique d'une caractérisation présente de l'État qui fait pourtant l'objet de notre échange. 2 – Plus gênant peut être, sa chronologie historique de la formation de l'État, qui ne repose que sur un seul mécanisme, l'amène à déshistoriser son développement (…)
III- 11 septembre, 21 avril… Quelle histoire !
Passé et présent En juin 1991 nous écrivions1 : « Pour les pays dominants, les guerres ne sont plus menées d’un point de vue national car il n’y a plus de territoire à défendre contre un ennemi extérieur, depuis la fin de la politique des blocs. En outre, l’universalité du capital et la « libre » circulation des hommes ont depuis longtemps violé « l’intégrité » nationale. Cela ne signifie pas qu’il n’y ait plus d’intérêts nationaux, mais ceux-ci s’inscrivent immédiatement dans une logique (…)
Il me semble moi aussi, comme vous le dîtes au début de « Soubresauts » (p. 3), que les États-Unis ne dominent plus le monde sous la forme de « l'impérialisme américain ». Si tel est bien ce que montrent les événements récents, cela n'exclut cependant pas, pour les États-Unis, la prédominance d'un « intérêt », dont on ne sait pas encore jusqu'où il sera poussé. Mais rien ne dit que cet intérêt soit « national » et en tout cas croire que les États-Unis ressortiront grandis en (…)
(…) Je t’envoie un des quatre textes en français que l’on trouve sur le site Krisis.org, de Kurtz justement, dont vous devez connaître le « Manifeste contre le travail » paru chez Léo Scheer. Je pense que vous appréciez comme moi la justesse et la précision de beaucoup de points de leur critique, notamment le descriptif du monde clos que constitue le monde de la valeur, malgré les efforts déployés par la propagande pour mettre en scène un « ennemi extérieur » à même de dégoûter et détourner (…)
Plus tu es heureux mieux t’acceptes les autres si tu t’aimes un peu, alors t’aimes les autres c’est pas question d’orgueil, c’est question de repos si t’as envie de vivre, tu décourbes ton dos. Morice Bénin Dans la société de classe moderne, à l’époque où la classe du travail n’était que formellement subordonnée à la classe bourgeoise, les diverses expressions politiques du socialisme trahirent rarement leur camp : celui des luttes révolutionnaires anticapitalistes. C’est seulement (…)
Globalement, les élections législatives n'infirment pas notre texte, bien au contraire. Voici quelques points que j'ai relevés : 1 – Le discours alarmiste a entraîné deux conséquences qui peuvent paraître contradictoires : un vote utile d'un côté et plus d'abstentions de l'autre. Comme disent les médias c'est le signe d'une plus grande cohérence politique (sous-entendu, nous entrons enfin dans la « majorité » politique que confère à tout grand pays (…)
Votre texte « Chronique d'une excrétion » est une nouvelle illustration de l'incapacité générale des organisations politiques et des groupes constitués, pour ne rien dire des partis étatiques, à saisir et comprendre une situation lorsqu'un imprévu survient. Au lieu de repérer et penser, dans une telle situation, un point d'hétérogénéité, d'exception, et d'en faire, si possible, une singularité, les organisations ou groupes politiques continuent à fonctionner comme (…)
Le trait principal de ton propos consiste à répéter une forme : celle de l'antifascisme. Tu en déclines les variantes fictionnelles (« le danger représenté par Le Pen », « l'étonnante profusion de propos ouvertement fasciste ou raciste ») et tu en récites les versets du dogme (« n'envoyez pas votre texte aux ouvriers », « les individus les plus fascistes sont dans l'appareil d'État »). À aucun moment tu n'abordes les contenus politiques et historiques en jeu dans ces (…)
Le communisme électoral est en voie de disparition, mais en mutation également. Grâce à Besancenot, il rejoint le flot du particularisme réformiste ! La révolution consiste aujourd'hui à désamorcer l'antimondialisation économique sans s'interroger sur la poursuite de notre domination étatique et son désespoir fasciste, ni surtout, sans tenter de comprendre les raisons de la destruction très rapide de toutes les richesses mondiales (la dévalorisation), qu'elles soient (…)
Tout d'abord, il nous faut saluer un ouvrage qui a une certaine ambition, celle de vouloir fonder philosophiquement l'anarchisme, comme le marxisme a voulu se fonder scientifiquement. Ce fâcheux précédent ne poussait pourtant pas à l'aventure ! Au moins de par son titre, Le petit lexique philosophique de l'anarchisme nous oriente dans une direction précise, celle d'une théorie et d'un mouvement qui ont une histoire et nous évite la référence à la fade tisane (…)
A la question qui nous est posée : “Où va la poésie après le 11 septembre 2001 ?”, nous répondons par une autre question : “Une telle question se pose-t-elle ?”. Non pas que la poésie ne soit pas atteinte et traversée par ces événements infernaux, puisque “rien du drame de son temps ne lui est étranger” (Saint-John Perse), mais au sens où elle y aurait perdu son chemin et devrait dès lors donner un nouveau cours à sa manifestation fondamentale. Certes, demander où va la poésie après le 11 (…)