L’affaiblissement, voire la fluidification de l’État sous sa forme nation par la dynamique globalisante du capital a donné lieu, depuis une ou deux décennies à une multiple littérature politique. Certains théoriciens1 issus de l’ultra gauche avancent même que contrairement à la prophétie de Marx, ce n’est pas la révolution prolétarienne qui a conduit au dépérissement de l’État mais c’est le capitalisme qui le réalise. Si ce n’est au dépérissement — ça se saurait ! — du moins qui a (…)
Numéro 20 — (Automne 2020)
Autour des nouvelles formes de l’État
Révolution et émancipation aujourd’hui ?
Économie politique de la crise sanitaire
Table des matières
Aux origines du concept1 Le couple État/Société civile apparaît d’abord chez les grands réformateurs allemands qui, au nom d’une lecture civique des Évangiles, critiquent l’étatisme et le despotisme de l’Église-État germanique. Des Réformateurs qui reprennent la définition aristotélicienne de la société civile comme une « société de citoyens » ayant des droits égaux. Ajoutons que dans les États despotiques, il ne peut pas y avoir de société civile puisque la plupart des individus y sont (…)
« On dit d’un fleuve emportant tout qu’il est violent, Mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l’enserrent. » Bertolt Brecht Les notes qui vont suivre sont le fruit d’un travail de confrontation entre différentes expériences vécues durant la lutte des Gilets jaunes et plusieurs réunions postérieures au mouvement. Ces retours ont pour but d’éclairer ce que fut l’activité du Journal de bord durant cette période. Nos échanges ont été enrichis par la lecture d’un (…)
Nous nous connaissons peu et pourtant intensément, mais sans nous être vraiment rencontrés, mais lus et contactés à l’occasion de l’évènement « gilets jaunes », une intensité en situation. Depuis j’ai fait la connaissance de Jacques W, je suis entrée dans quelques textes de Temps critiques sur votre théorie de la révolution du capital, ou sur un mode anthropologique de la société capitalisée, de l’État réticulaire et des trois niveaux du capitalisme, et j’ai trouvé cela rassurant. Il y a (…)
Tout d’abord, le virus et nous Il faut prendre la pandémie comme un évènement, au même titre que celui des Gilets jaunes, même s’il est complètement subi, alors que nous pouvions avoir l’impression d’être partie prenante du premier. C’est le propre d’un évènement, au sens fort, que du fait de son imprévisibilité, il produise un choc en retour qui remette des certitudes en cause, questionne sur le rapport au réel, le relatif et l’absolu, la puissance de l’espèce en termes de rapports à la (…)
Vers l’économie de réseaux ? Dans le désert actuel de la critique de l’économie politique, il nous est paru intéressant de nous pencher sur l’article de Robert Boyer : « Le capitalisme sort considérablement renforcé de cette pandémie », paru dans Le Monde du 3 octobre 2020. Boyer, économiste hétérodoxe de l’école de la régulation, remet d’abord les choses en place en indiquant que la pandémie ne peut pas être analysée comme une crise comme une autre dans la mesure où elle ne correspond (…)